Aurais-je dû savoir qu'un jour je serai réveillée

Aurais-je dû savoir qu'un jour je serai réveillée à 7h du matin par de petits cris stridents, que les paupières encore collées, je trébucherai dans un camion de pompiers. Que mon tout premier geste volontaire serait de mettre une partie de ma main dans une couche pleine de caca ocre, qu'à peine changée, la nouvelle couche se remplirait à nouveau de caca ocre. Qu'il me faudrait avaler ma tasse de Ricoré - j'ai renoncé au café, suis suffisamment énervée, à moitié tiède après avoir préparé leurs petits déjeuners. Que la majeure partie de la journée consisterait pour moi à répondre au demi million de fois où j'entends le mot maman, à préparer deux semblants de repas avec un enfant sur un bras, à nettoyer des gouttes de pipi, à aller récupérer dans la cuvette des toilettes un rouleau de papier à côté de 2 hum, crottes. Qu'à 21h mes paupières allaient se recoller toutes seules, pour 4 heures de sommeil bien méritées, avant le premier biberon réclamé.
Aurais-je dû savoir ?
NON.